Ligne de Montauban à Lexos, la gare de Lexos

Fantômes de gares

Si la gare de Canfranc est un fantôme imposant et connu, il existe de nombreuses autres gares oubliées, dont la déchéance et parfois la décrépitude font peine.
Certaines présentent toutefois encore un intérêt certain pour les amateurs de chemin de fer.
C’est le cas sur l’ancienne ligne Montauban-Lexos, prévue au départ en double voie
( voie unique en réalité, mais ouvrages d’art pour double voie ).

 Commencée par reprise par la Compagnie Paris Orléans en 1857, voulue par le duc de Morny,
elle rejoindrait la ligne Toulouse-Capdenac-Brive, et  transporterait la production minière du bassin d’Aubin (près de Decazeville) du Lot à Montauban.
Mais l’ouverture des liaisons Toulouse-Lexos et Montauban-Brive par Cahors amorça la chute de cette ligne.
la Société du Chemin de Fer Central (qui fit faillite ) en 1853,

 Elle fut fermée (puis déferrée) en 1955 pour cause de trafic (voyageurs et marchandises) insuffisant.
A sa place, à l’endroit même où se trouvaient les rails, une route départementale touristique aussi rectiligne qu’une voie romaine jusqu’à Montricoux, a la particularité de côtoyer encore les restes des bâtiments du chemin de fer (petites gares, maisons de garde-barrières, tunnels,ponts qui enjambaient la voie),
soit exactement parallèles à la route, soit exactement perpendiculaires.
Depuis Montauban, on passe d’abord à Nègrepelisse. Le bâtiment a  conservé ses inscriptions Chef de Gare et Salle d'Attente au-dessus des portes. La halle, située en face, de l'autre côté de l’ancienne voie, est encore en bon état. Elle a trouvé acquéreur récemment.

 

         

 

Arrêt suivant : Montricoux, village médiéval perché sur une colline. Il ne reste de la gare qu’une halle, récupérée par la civilisation.

 

         

 

Puis nous passons devant la gare de Feneyrolsdont il reste quelques vestiges : le bâtiment voyageurs, les toilettes, de dos... et de  face. La petite halle, originale.

 

         

         

 

Et nous arrivons à Saint-Antonin, village médiéval dans la vallée de l’Aveyron, connu pour ses thermes et,
depuis quelques années, pour des activités de varappe (falaises du Roc d’Anglars). Vous remarquerez peut-être (parce que c’est amusant, les changements de terminologie )
qu’à l’époque, et à la campagne, on n’allait pas aux Toilettes, mais aux Cabinets (panneau à droite). Le B.V. abrite maintenant un service  départemental des Eaux.

 

         

           

 

Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons à Lexos, terminus du voyage.
La gare de Lexos devint un important noeud ferroviaire par ses jonctions avec les lignes de :
Limoges, Brive, Toulouse, et Carmaux (voyageurs mais aussi minerais, vins, fourrage, bois, ciment).
Vue de la cimenterie de Lexos, fermée en 1994, puis détruite. La gare au temps de sa splendeur (achevée en 1883)
Situation au cadastre: sur le terrain plat d’une boucle de l’Aveyron, surplombé immédiatement par les 250m du causse.
La route départementale qui longe la cour des voyageurs sépare la gare de la ligne de constructions qui constituent le hameau de Lexos.

 

         

Et maintenant : Côté village (corps central)... et côté voies.

         

         

 Il n’y a plus d’agent en gare, c’est devenu une halte TER.

 Inscrite aux Monuments Historiques en 2007, pour son caractère monumental et sa qualité architecturale,
et emblématique de la prospérité de la station de Varen au XIXème siècle.
La réfection de la toiture indiquerait-elle une transformation à venir ?

 

 

 

 

Texte et photos : Laurent Croharé

Mise en page : Nicole Pourrières

Commentaires

  • Bernard dit Papy
    • 1. Bernard dit Papy Le 15/03/2013
    Bonjour à Tous ,
    Merci Laurent pour cet intéressant reportage aussi touristique que ferroviaire

    Bernard dit Papy
  • Montillet Alain
    • 2. Montillet Alain Le 15/03/2013
    Bravo pour ce travail bien fait et agréable à regarder même si l'on ne connait pas l'endroit.

    Quant à la Halle de Feynerols une petite merveille..
  • LAURENT BORGIA
    • 3. LAURENT BORGIA Le 15/03/2013
    Superbe la ballade et vraiment du beau patrimoine ferroviaire ,
    Le voyage temporel à travers les cartes postales anciennes et les photos actuelles est vraiment agéable à regarder .
    La gare de Lexos est vraiment imposante pour cette ligne
    Merci pour le reportage . Amicalement .
  • DESCENDIER
    • 4. DESCENDIER Le 15/03/2013
    Très beau reportage ; je le rejoins en partie par le biais de cette petite vidéo réalisée en Juin 2012.
    https://www.youtube.com/watch?v=NoPuQrldDd8
  • chris vk
    • 5. chris vk Le 15/03/2013
    condensé d'histoire et de reportage contemporain, un régal.
  • tofambu82140
    • 6. tofambu82140 Le 11/08/2013
    petite précision : la gare de Féneyrols se situe après la halte de St-Antonin-Noble-Val, en allant vers Lexos ...
    ce qui donne, au départ de Montauban : St-Etienne-de-Tulmont > Negrepelisse > Montricoux > Bruniquel > Penne (81) > Cazals > St-Antonin > Féneyrols et Lexos
    sinon, sympathique présentation de l'ancienne ligne sur laquelle je circule quotidiennement ... dans mon ambulance !!!
  • Poudéroux Roland
    • 7. Poudéroux Roland Le 26/09/2013
    Merci pour ces belle images. C'est avec une certaine émotion que je les revoie, car quand j'étais petit je prenais la micheline à Montricoux pour aller à l'école à Saint Antonin à l'école Perret. Et depuis c'est toujours un véritable bonheur de faire cette route à vélo. Pour moi c'est là que je suis heureux
  • GUIX
    • 8. GUIX Le 07/01/2024
    La description géo-historique de cette ligne et ces communications est très évocatrice du monde"d'avant"....Mais,au juste qu'est-ce qui a bien pu justifier d'une édification aussi imposante à ce point..? à cet endroit....
  • Laurent
    • 9. Laurent Le 08/01/2024
    A l'époque, les mines de charbon de Carmaux et Decazeville (fermées depuis longtemps) assuraient un trafic marchandises non négligeable, ajouté au vin, fourrage et bois, puis ciment. Il ne faut pas négliger non plus le fait qu'à cette époque les politiques se faisaient de la pub en faisant construire des gares. Quant au trafic voyageurs, il a probablement considérablement baissé quand on a pu rejoindre directement Limoges et Paris par Toulouse-Cahors-Brive.