La ligne de la Côte Bleue

La ligne de la Côte Bleue

Miramas

La ligne a son origine à Miramas au point kilométrique 809,280 de l'artère Paris-Marseille (ligne Impériale du P.L.M.).
Elle est à double voie sur l'intégralité de son parcours (
61 Km) qui se termine en gare de l'Estaque (16 ème arrondissement de Marseille).
56% de la ligne sont constitués d'alignements droits.
Le rayon minimum des courbes de pleine voie est de
500 m, exception faite des premières courbes de Miramas où le rayon descend à 450 m.
Les sections droites et les courbes au rayon inférieur à
1000 m sont raccordées par des arcs paraboliques.
L'altitude de la voie en gare de Miramas est de
48,743 m pour atteindre 59,69 m en gare de l'Estaque soit un dénivelé de 10, 947 m.
A noter que le point le plus bas (
1,50 m) se situe près de l'étang de Lavalduc (section Miramas-Port de Bouc)
Les déclivités maximum sont de l'ordre de 5 pour mille.
Le profil en long se décompose en 29 paliers d'une longueur cumulée de
11 400,70 m et en 92 déclivités d'un total de 49 354,325 m.
La ligne est électrifiée en 1500 V continu de Miramas à la bifurcation de Lavalduc (au sud d' Istres) pour assurer la desserte du complexe pétrochimique et du port de Fos sur Mer. Elle a été mise sous tension le 26 mai 1983.
Elle ne présente aucune particularité ni aucun attrait sur cette section située à l'ouest de la plaine de
la Crau.

Nous le verrons par la suite, les sites particulièrement pittoresques se situent entre Carry le Rouet et L'estaque.
A noter toutefois que la section qui longe les étangs entre Istres et Port de Bouc, comparée à la monotonie de
la Crau, n'est pas désagréable pour le voyageur.
Entre Miramas et Port de Bouc, on rencontre peu d'ouvrages d'art (4 sur les 48 grands ouvrages de la ligne).
Il s'agit du pont métallique de
12,30 m de portée qui permet d'enjamber les voies côté Rognac à la sortie de Miramas, du tunnel d'Engrenier, long de 320 m (au sud de Lavalduc) qui sépare l'étang d'Engrenier de celui de L'Estomac et des deux ponts métalliques  au dessus du canal  de Marseille au Rhône  près de la gare de Port de Bouc.
Globalement, la ligne comporte 235 petits ouvrages d'art, à savoir 214 aqueducs et ponceaux dont 56 à tablier métallique, 21 passages supérieurs dont 2 arcs en béton à 3 articulations de
25,60 m et 36,30 m
de portée, 48 grandsouvrages d'art, à savoir 4 ponts métalliques spéciaux
de
12,30 m à 82,50 m d'ouverture, 23 souterrains de 50 à 652 m de long et 3 galeries voutées de 29 à 77 m de long.
On notera parmi les ouvrages les plus marquants le viaduc de Caronte (que nous aborderons en particulier), le viaduc des Eaux Salées (conçu par Paul-Aignan Séjourné) composé de 11 arches en plein ceintre dont une de
50 m d'ouverture, le viaduc en courbe de La Vesse, le viaduc du ruisseau de Corbières (7 arches) et le viaduc des Riaux à l'entrée de l'Estaque.
Le souterrain le plus long est celui du Moulon et des Riflards réunis (pour des raisons militaires) par une galerie voutée de
77 m formant un ensemble souterrain unique de 936 m.
Les bâtiments des gares ont été construits en harmonie avec l'architecture locale.
On trouvera plusieurs types de gares en relation avec l'importance de l'établissement.
Les bâtiments de 2 ème classe (Martigues et Port de Bouc) les bâtiments de 3 ème classe (Carry le Rouet, Fos sur Mer, Istres et Sausset les Pins), les bâtiments de 4 ème classe avec halle accolée (Rassuen et
La Couronne, détruit par un incendie), les bâtiments de 4 ème classe (Niolon, La Redonne, Croix Sainte aujourd'hui démoli) ainsi que des stations (Lavalduc, Le Rove toutes deux démolies) et les maisons de garde-barrières.
Lors de l'électrification de la section Miramas-complexe de Fos, il était prévu de poursuivre la mise sous caténaire jusqu'à l'Estaque mais l'importance des travaux entre cette dernière gare et Carry le Rouet (mise au gabarit des tunnels, entre autre) a fait abandonner le projet.
La ligne de
la Côte Bleue, longue de 61 Km, mise en service dans son intégralité le 15 octobre 1915, est née du souhait du P.L.M. de disposer d'un itinéraire d'évitement en cas d'incident sur la ligne directe passant par Rognac, ouverte au trafic entre Avignon et Marseille le 5 mars 1849 où le point sensible est constitué par le tunnel de la Nerthe, long de 4640 m, percé entre 1843 et 1848.
Il a son origine à Pas des Lanciers (PK 845,252) et se termine à l'Estaque (PK 849,892) .
La section Miramas-Marseille a été mise sous tension (1500 V continu) le 22 juin 1962.
Nous allons donc commencer notre visite par la gare de Miramas.
A son origine, elle se nomme Constantine et se situe à plus de
3 Km
du village (aujourd'hui Miramas le Vieux)
Le bâtiment voyageurs était du plus pur style P.L.M. Il a été reconstruit depuis et le béton a pris la place de la bonne vieille architecture du 19 ème siècle offrant toutefois aux voyageurs beaucoup plus de fonctionnalité.

Au fil des années, l'agglomération s'est construite autour le la gare et c'est par un décret du 26 avril 1894 que le quartier devient Miramas Gare (chef-lieu communal).
L'ouverture au trafic de la section Avignon-Marseille (1848) permet de relier par le rail Paris à Marseille.
Le trafic ferroviaire se développe très rapidement et un projet de gare de triage voit le jour.
Il se concrétise en 1893 et se situe au nord-ouest du bâtiment voyageur.
Très vite, Miramas devient également un dépôt qui sera très actif et titulaire de locomotives jusqu'en 1971.
Durant les dernières années, ses 141 R assuraient la traction des omnibus desservant
la Côte Bleue.
Cett
e année coïncide avec la fin de la traction vapeur autour de Marseille: la dernière 141 R a jeté son dernier feu.
Aussitôt, les BB 66000 et 67000 passent à l'action. L'intégralité des omnibus tractés est reprise par les BB 66000.
La Côte bleue était également desservie par des X 2400, X 3800, X 4200, X 4300 et X 4900.
L'exception est la paire de trains express reliant Paris à Marseille (et retour) par
la Côte Bleue, tracté par des BB 67000 puis 67400, surnommé "Le Fosséen" car il avait la particularité d'acheminer une voiture-lits de Paris à Fos sur Mer et de la récupérer au retour.
Toutefois, Miramas ne sera plus qu'un dépôt relais où transitent pour l'essentiel les engins d'Avignon dédiés au fret mais c'est la traction électrique qui va se tailler la part du lion. On peut y rencontrer au fil des ans des BB 8100, BB 9400 puis 9600, BB 9200, 9300, CC 7100 et CC 6500 ainsi que des séries plus récentes. Tout au début, on y rencontrait aussi des BB 4100/4600 voire des BB 900.
Au début de l'électrification vers Marseille, certains omnibus via Rognac étaient tractés par une UM de BB 4600.
Le dernier grand mouvement (temporaire) a été le séjour des CC 65500 destinées à la construction de
la L.G
.V. Méditerranée.

          

Pendant de nombreuses années, la gare voyageurs de Miramas aura été le "parent pauvre" car seuls les omnibus la desservaient.
Hormis l'express cité précédemment, c'étaient des trains de et vers Marseille (par Rognac ou Port de Bouc) de et vers Avignon (par Arles ou Cavaillon) et dont les compositions n'étaient pas un exemple de confort (DEV d'embranchement, "3 pattes", Voitures ex "Bastille" et donc retour aux banquettes en lattes de bois)
L'amélioration est arrivée avec les RIO et les RRR, quelques rares X 72500 puis, les BGC.

Toutefois, à la fin des années 80, un nouveau type de desserte se dessine.
La gare voit s'arrêter des Corails Marseille-Lyon, Marseille-Béziers, Marseille-Clermont Ferrand et même un express au long cours, le Rouget de L'Isle reliant Strasbourg à Nice.
Aujourd'hui, Miramas est desservie par des TGV de et vers Paris.

Les vidéos qui vont suivre ont été prises en 1995.
Comme vous allez le remarquer, c'était encore l'itinéraire incontournable pour les TGV qui donnaient une touche supplémentaire de diversité au trafic.
On se retrouve prochainement pour la suite de la découverte de la ligne de
la Côte Bleue.

 

 

Commentaires

  • Bernard dit Papy
    • 1. Bernard dit Papy Le 12/04/2013
    Merci Bernard pour ce début de La Cote Bleue car non seulement tu nous distrais avec les photos mais en plus tu nous instruis avec le commentaire documenté par les date , les distances ....
    Je ne parle pas de la vidéo qui est un régal avec toutes les vieilleries que l'on peut y voir des CC7100 , des BB8100 , des EAD en tenue d'origine et le fin du fin un TGV Orange qui plus est en UM .... un must pour les vieux dont je suis