Pelliculage

Si vous avez toujours eu envie de faire des pelliculages sans jamais oser demander comment  faire, ceci peut peut-être vous aider.
Pour ceux qui, comme moi et certains autres, sont nés après Gutenberg (Johannes, avec un T, pas Steve, avec deux T)
mais avant le dieu PC, il n’existait à l’origine du monde que des décalcomanies (à l’eau) puis des transferts (à sec) et des autocollants.
Le gros inconvénient était qu’il fallait faire avec ce qui était en vente.
Avec les pelliculages, on fait presque tout ce qu’on veut, soi-même.

Ce qu’on peut faire pour débuter, du plus simple (à poser) au plus compliqué.

(Note : les illustrations qui suivent sont presque toutes des scans anciens et non des photos numériques, la qualité n’est donc pas optimale)
Donner un nouveau propriétaire aux vieilles trémies céréalières Unicopa ou Herforder Pils Jouef (une dizaine d’euros maximum sur I.B.),
après avoir enlevé le logo tampographié d’origine mais en conservant
les autres inscriptions (immatriculations) si possible.

         

         

Gros problème métaphysique pour certains : ces décorations existent elles dans la réalité ?
Réponse personnelle : ça m’est complètement égal du moment que ces sociétés existent et que ces wagons mettent de la variété et des couleurs dans les convois HO.
A vous de voir.
Pour les immatriculations, si vous ne pouvez pas garder, pour une raison ou pour une autre,
celles d’origine, vous pouvez utiliser des décalcomanies,
Carpena/Colorado ou Haxo  par exemple, faites pour des wagons autres que céréaliers ; à moins de prendre le wagon dans la main sous son nez et d’avoir une loupe,
on ne verra pas qu’elles ne sont pas exactes.
Le modélisme est certes un travail d’observation et de fidélité de reproduction, mais c’est aussi un travail d’illusionniste.

On peut ‘‘compliquer ‘‘ les choses en peignant la caisse d’une autre couleur (vraisemblable)  ou en utilisant (parce que c’est nécessaire, pas pour le plaisir) deux pelliculages différents.

         

Pourquoi deux ci-dessus : parce que l’un est sur fond blanc, l’autre sur fond transparent (voir plus loin).
Ces pelliculages sont les plus simples à poser car ils ne doivent épouser aucun relief, la surface est plane.
Un peu moins simple, mais pas très compliqué quand même : surface avec un léger relief.
Faire bien en sorte que le pelliculage épouse le relief, sans bulle d’air.

Caisses mobiles Roco, citernes Jouef (Simotra)

         

         

Un peu plus délicat car les reliefs sont plus importants et parfois répétitifs.

Multifret,  Chronofroid  Jouef.

         

Vraiment délicats à poser (et à faire), à déconseiller à un débutant.

Voiture Corail Lima et TEE Jouef.

Ce ne sont que quelques exemples de ce que vous pouvez faire si vous le souhaitez,un matériel que vous avez vu
pour vous amuser et varier les plaisirs, ou pour reproduire
et qui n’existe pas dans le commerce.

COMMENT  FAIRE  UN  PELLICULAGE ?

Choix du papier:

Il vous faut du papier spécial pour impression de pelliculages par imprimante à jet d’encre.
On en trouve parfois dans les magasins de modélisme (les modélistes auto et avion s’en servent aussi) dans divers formats.
Quand j’ai commencé à faire des pelliculages, j’ai trouvé que les prix étaient bien élevés de bonne qualité chez beldecals.com.
(ça a peut-être changé) et en ai trouvé à prix corrects  et

Pour débuter, je vous conseille de prendre un paquet ‘’ mixed ‘’ de 10 feuilles support blanc + 10 feuilles support translucide, pour ‘’inkjet’’
( 17 USD, format 8,5x11, très proche du A4, port environ 7 USD, paiement par carte ou Paypal).
Si ce que vous imprimez doit être posé sur un fond blanc, utilisez le papier à fond blanc ; sur un fond de couleur, prenez le papier translucide.
Mais comment faire si ce que vous devriez imprimer sur du papier translucide comporte du blanc (aucune imprimante n’imprime en blanc) ? 
Deux solutions :

de la couleur du fond, après la pose.
la plus simple (à mon avis) : vous imprimez sur papier blanc et ensuite vous découperez le motif et peindrez le pourtour blanc du motif

Plus délicat : vous imprimez sur papier translucide et, avant la pose, vous repérez exactement où doit être le blanc sur votre fond, vous peignez cette partie en blanc, puis vous posez le pelliculage par-dessus (après séchage du blanc, quand même)
La première solution a pour inconvénient que les retouches de peinture à faire autour du pelliculage doivent rester discrètes.
La seconde ne supporte pas l’approximation.
S’il s’agit de logos SNCF comportant du blanc, il vaut mieux les acheter en décalcomanies chez un artisan reconnu, AMF87 par exemple,
vous ne ferez pas mieux, ni même équivalent.

Wagon Jouef. Impression sur fond blanc, retouches en rouge.
Vieux wagon Esso Roco. Impression sur fond blanc, le bleu ressort mieux que sur transparent.

         

Choix du logo à reproduire

Si vous avez une photo numérique, ou argentique scannée en jpeg, sur laquelle figure le logo/motif que vous voulez reproduire, faites en d’abord une copie ou deux.
De cette façon, si vous manquez votre coup, il vous restera toujours un exemplaire de l’original.
Sur la copie, isolez le logo du reste en rognant, de sorte qu’il ne vous reste de la photo que la partie qui vous intéresse.
Ceci est tout à fait faisable avec Microsoft Office, ou Microsoft Photo Editor, logiciel simple mais suffisant, inclus dans Windows XP.
Faire ensuite plusieurs essais de réduction ou d’agrandissement du format  de ce logo jusqu’à obtenir les dimensions qu’il vous faut.
Conseil : imprimez vos essais en différentes tailles au verso d’une feuille usagée (soyons écolonomes), vous vous en ferez une bien meilleure idée
ainsi que sur l’écran du PC.

Train de la BD (voitures Jouef) et Train du rugby (voitures Lima)
Si vous n’avez pas de photo personnelle, ce n’est pas un problème.
Allez sur Google ou autre moteur de recherche, et tapez par exemple : « logo Aquitaine » ou « logo céréales » ou « logo bières », vous aurez
plus de réponses que nécessaire.

Il vous faudra alors choisir l’image qui correspond le mieux à ce que vous voulez dont les couleurs sont les meilleures, et dont la taille supportera le mieux
l’agrandissement ou la réduction souhaitée.
Faire des essais à l’imprimante.

Préparation de la planche à imprimer

Quand votre logo est à la bonne dimension, faites en un copier/coller sur une page Word.
Si vous avez besoin de, par exemple, deux logos, imprimez-en trois ou quatre ; cela vous évitera, en cas de problème, de devoir recommencer une autre impression.
Je parle toujours de logos, mais ce que j’écris est bien sûr valable pour chiffres et lettres (pour immatriculations de machines par exemple),
sauf que pour les chiffres et lettres il n’est pas besoin de copier/coller, on écrit directement sur la page Word.

Pour les machines dont les immatriculations sont en blanc : faire une ligne Word de la couleur du fond de ces immatriculations (par exemple bleu foncé pour les nez cassés Transiliennes, vert pour les Frêt) puis taper sur cette ligne les chiffres et/ou lettres en blanc, le tout à imprimer ensuite sur papier à fond blanc.
Je rappelle au passage que la SNCF utilise des caractères Helvetica (téléchargement gratuit possible sur le site Apocopa).
Vous pouvez aussi acheter des décalcomanies de chiffres et lettres Helvetica noirs et blancs de diverses tailles chez AMF87 (et d’autres artisans peut-être),
mais pour la pose lettre par lettre et chiffre par chiffre, il vaut mieux avoir de bons yeux et une main stable.

Quand vous avez imprimé ce que vous vouliez, laissez sécher au moins 24 heures, si possible à l’abri de la poussière.
Lorsque votre planche est bien sèche, passer une couche de verni en bombe (surtout pas au pinceau), brillant ou satiné de préférence, selon le verni que vous utiliserez ensuite sur votre machine, voiture ou wagon.
Ce verni stabilisera les couleurs et évitera qu’elles coulent quand vous tremperez votre pelliculage dans l’eau. Attention car, si vous mettez une couche de verni trop épaisse en une seule fois,
il attaquera les couleurs qui se dilueront aussi, et vous n’aurez plus qu’à recommencer.

         

Découpe et pose

La découpe du pelliculage se fait avec un cutter à lame en bon état, la coupe doit être franche.
Il ne faut pas qu’une coupe hésitante ou à plusieurs passages décolle le verni de la planche, sinon l’eau s’engouffrera sous le verni et lavera tout ce qui est en dessous.
Comme pour des décalcomanies, laisser tremper suffisamment pour décoller du support.
Mais les décalcomanies sont fabriquées avec de la peinture, stable et non soluble dans l’eau.
Ce n’est pas le cas des pelliculages, dont la base est une simple encre  très liquide d’imprimante.
Il faut donc manipuler le pelliculage, dans l’eau puis hors de l’eau avec soin et précaution.
Evitez d’appuyer fort dessus ou de le plier, ou de le serrer ou tirer fort avec vos brucelles, cela peut l’abîmer définitivement.
Si votre pelliculage est en couleur sur fond blanc, vous constaterez sur le pourtour une perte de couleur et apparition du fond blanc
sur environ 2/10ème de mm de large.

Ceci est quasiment inévitable, l’eau attaque les bordures malgré le verni sur le dessus.
Si, une fois le pelliculage posé, ce liseré blanc est trop visible et choquant, il faudra retoucher au pinceau.
Pour éviter cet inconvénient, certains vernissent les tranches du pelliculage après découpe et avant trempage, mais ceci nefacilite pas du tout le décollage du support.
A vous de voir.

Amusez-vous bien !

Texte et photos : Laurent Croharé
Mise en page : Nicole Pourrières

 

 

Commentaires

  • chris vk
    • 1. chris vk Le 07/12/2012
    LAURENT super ce dossier et merci du détail des démarches et de la foison des explications, je relis tout. Super sujet.
  • LAURENT BORGIA
    • 2. LAURENT BORGIA Le 07/12/2012
    Vraiment très intéressant , merci Laurent car je me suis souvent demandé comment on fabriquait et posait ces pelliculages , bravo pour les explications très claires pour les débutants comme moi et les photos car j'ai reconnu plusieures réalisations que j'ai acheté sur ebay pour une somme modique d'ailleurs par rapport au travail minutieux que cela représente ... Amicalement .
  • dosne
    Bonjour,
    Le sujet est très bon car pour des personnalisations on ne trouve toujours pas tout dans le commerce et cette idée me plait beaucoup!! Le mieux, c'est de réaliser par soi même et les bases ne manquent pas...
    Bonne continuation
    Ludovic

    Passion Vosges Ferroviaire