La Gare de Borredon (F-82)

La Gare de Borredon

Dans le département du Tarn-et-Garonne, deux gares ont été inscrites aux Monuments Historiques : celle de Lexos en 2007, et celle de Borredon en 2011.

Si la gare de Lexos est monumentale (voir les photos sur le site), celle de Borredon est petite, sans architecture particulière et en rase campagne, sur la ligne Montauban-Cahors, mise en service le 10 Avril 1884 par la compagnie du PO.

Fermée au trafic au début des années 1980, vendue par la SNCF et transformée en restaurant/buffet/théâtre (avec la voiture-lits CIWLtype "P" P4537 dans la cour voyageurs, pour chambres d’hôte) .

Au début des années 1990, elle fut  rachetée par l’association Mémoire de l’Espagne Républicaine 82 (MER82, qui y organise un grand rassemblement chaque année) en 2012, et la voiture-lits CIWL,

maintenant inutile, fut vendue et déplacée à Dracy-Saint-Loup (Saône-et-Loire).

       





En Janvier 1939,  Barcelone tombe aux mains du général Franco. La retirada (retraite) va commencer. . .

A partir de Février 1939, des milliers de républicains espagnols (provenant souvent des camps du Languedoc-Roussillon) sont débarqués à Borredon (commune de Montalzat),

pour être conduits au camp dit « d’internement » de Judes (commune de Septfonds), à 6km de la gare, trajet qu’ils feront à pied.

Ils dormiront ensuite sur l’herbe ou la paille et sous la pluie, car, si le camp a été clôturé de barbelés, les « internés » devront construire eux-mêmes leurs baraquements en planches et plaques de tôle

(seuls quatre baraquements sont construits sur la quarantaine prévue).

S’ajouteront ensuite aux républicains espagnols d’autres nationalités, et des familles juives raflées (par la police et la gendarmerie) en Tarn et Garonne et Lot.

Beaucoup seront envoyés dans des camps de  concentration en Allemagne ( en passant par Drancy) beaucoup moururent sur place.


Il y a près de la gare un Cimetière des Espagnols. Les archives du camp ont été détruites en 1945.
 
Manuel Azana, second et dernier président de
la République Espagnole, est enterré à Montauban, où il était exilé ; un collège de la ville porte son nom.

         

        



               

              

 Les autorités civiles et militaires avaient choisi Borredon pour la discrétion des lieux

 
 Mais la gare de Borredon restera un lieu de mémoire et une caisse de résonance de cette époque.




Photos : collection  Laurent Croharé
Texte : Laurent Croharé
Mise en page : Nicole Pourrières




 

Commentaires

  • Bernard POULAIN
    • 1. Bernard POULAIN Le 02/10/2023
    Je ne connaissais pas ce camp triste lieu qu'il faut effectivement garder pour que nos enfants et petits enfants connaissent la triste vérité de cette époque . MERCI à tous ceux qui aident à la préservation de ce lieu de mémoire .
  • Christian
    • 2. Christian Le 02/10/2023
    Chouette la recherche historique fouillée et les photos.